UNE PERSPECTIVE INTERSUBJECTIVE DE LA SUBJECTIVITÉ HUMAINE ET DE LA PSYCHOTHÉRAPIE - no reconnaissance RA00816-14 (6 heures)

Informations

Formateur/formatrice : Annette Richard, L.Psy, psychologue
Date : 21 novembre 2014 de 9h00 à 16h00   (incluant une pause de 1h00).
Durée : 6h00

Biographie

Instructeur

ANNETTE RICHARD, L.Psy., psychologue et psychothérapeute en pratique privée, inscrit son approche dans la théorie des systèmes intersubjectifs. Elle est, avec Conrad Lecomte, une des co-fondatrices et présidente du Groupe d’étude sur l’intersubjectivité (GEI) qui offre des formations depuis 11 ans à Montréal. Elle a été chargée de cours à l’Université de Montréal pendant plusieurs années. Elle enseigne à des psychologues et psychothérapeutes et supervise dans cette approche depuis plus de 20 ans.

Elle est l’auteure de plusieurs publications dans la littérature professionnelle américaine, et la co-auteure, avec Conrad Lecomte, de la publication suivante:

Richard, A. et Lecomte,C. De la subjectivité à l’intersubjectivité: pour une psychothérapie pleinement relationnelle. In : S. Ginger, E. Marc et A. Tarpinian, eds. (2006) Être psychothérapeute : Questions, pratiques, enjeux. Paris : Dunod. Chapitre 14.    L'article sera distribué à tous les psychologues inscrits à la formation.

PUBLICATIONS

Annette Richard est auteure et co-auteure de plusieurs publications, dont

  1. Richard, A. (1999). Un parcours humaniste-existentiel: Les dérapages d’un idéal. Revue Québécoise de Psychologie, 20:2, pp.163-188.
  1. Lecomte, C. & Richard, A. (1999), La psychothérapie humaniste-existentielle d’hier à     demain: Epilogue. Revue Québécoise de Psychologie, 20:2, pp. 189-204.
  1. Loupias, A., Richard, A. & Lambert-Lagacé, L. (2001),   La tortue sur le dos: ma lutte contre la boulimie. Montréal: Les Editions de l’Homme.                                                                                                                               .  
  2. Richard, A. (2006) A therapist’s initiatory journey through submission in a coercive training program. In : R. Raubolt ed. Power Games : Influence, Persuation, and Indoctrination in Psychotherapy Training. New York, NY : Other Press.
  1. Lecomte, C. et Richard, A. (2006). Pour une psychothérapie pleinement relationnelle. In : S. Ginger, E. Marc et A. Tarpinian eds. Être psychothérapeute : Questions, pratiques, enjeux. Paris : Dunod, pp.145-156. Pp.11-35.
  1. Richard, A. (2012). The wounded healer : Can we do better than survive as therapist? International Journal of Psychoanalytic Self Psychology, 7 :1, 131-138.
  1. Richard, A. (accepté pour publication en 2013). Discussion of Feit’s paper : Dissociative reduction of experiential complexity in closed-off communities. International Journal of Psychoanalytic Self Psychology.
  1. Richard, A. (accepté pour publication en 2014). My Long Journey Home : How the Acadian Exile Shaped my Life as a Therapist. Psychoanalytic Inquiry.
  1. Richard, A.(2013). Changing Together : A Response to James L. Fosshage and Sandra G. Hershberg. International Journal of Psychoanalytic Self Psychology, 8(4), pp.482-487.

    10. Richard, A. (2013). Journeying Back Home Together. International Journal of Psychoanalytic Self Psychology,                 8(4), pp.452-464.

 

PRÉSENTATIONS 

 26 présentations de 1991 à aujourd’hui, au Canada et aux Etats-Unis.

 

Description

Une perspective intersubjective de la subjectivité humaine  et de la psychothérapie -  RA00816-14 (6 heures)

Problématique  
Notre pratique de la psychothérapie est fondée sur des théories psychologiques qui mettent de l’avant une certaine conception de l’être humain, de son esprit et de son développement. Or, l’héritage cartésien prédominant dans notre culture nous a longtemps cantonnés dans une vision d’un esprit humain isolé ; les états psychopathologiques, les transferts, les résistances et les réactions thérapeutiques négatives sont alors compris comme issus de mécanismes et de conflits intrapsychiques situés à l’intérieur de l’esprit du patient. Cette vision d’un esprit humain isolé, encore prédominante dans notre culture psychologique, inspire souvent, à l’extrême, des attitudes et des postures thérapeutiques de soi-disant neutralité et d’abstinence, une posture épistémologique objectiviste et autoritaire, et une herméneutique de méfiance envers le patient. En décontextualisant l’expérience du patient et sa propre compréhension de cette expérience, le thérapeute se place parfois dans une posture d’expert qui connaît mieux la vérité ou la réalité et qui doit corriger le sens de la réalité du patient. De plus, une conception décontextualisée de l’esprit humain a souvent recours à des contenus explicatifs réifiant, par exemple un « soi immature », ou  encore, une structure de personnalité narcissique, lesquels éloignent le thérapeute d’une compréhension proche de l’expérience, et le cantonne dans une compréhension possiblement réductrice de cette expérience. Ces attitudes peuvent entraver le processus thérapeutique désiré en installant des impasses durables entre le patient et le thérapeute, ou encore une suraccomodation de la part du patient. La psychologie humaniste-existentielle a opposé à cette vision une revalorisation du sujet de l’expérience et une mise en relief phénoménologique des réalités. Le client devenait l’autorité et l’expert de sa propre vie. Cette perspective a cependant conduit à une idéalisation de la compréhension empathique du thérapeute et à une vision réductrice de la complexité du développement et du dialogue thérapeutique.  Là aussi, les impasses abondent et leur résolution s’avère difficile sinon impossible.

Besoins
 Depuis peu, de nouvelles perspectives théoriques, telle la théorie des systèmes intersubjectifs (TSI), offrent une alternative qui déconstruit la vision cartésienne et ouvre de nouveaux horizons à la pratique de la psychothérapie. La TSI révolutionne à la fois notre manière de nous expliquer à nous-mêmes comment les personnes et le monde fonctionnent, de même que notre manière de nous vivre en relation, nos attitudes envers les autres nommément nos patients, par une mise en contexte radicale des phénomènes psychologiques. Il en émerge une vision du psychisme humain et de l’expérience subjective personnelle, la sienne comme celle de son patient, comme essentiellement interactifs et relationnels. Il en découle une nouvelle sensibilité, une modification en profondeur des attitudes du thérapeute envers son patient et envers lui-même, attitudes favorables au processus thérapeutique tout en permettant la compréhension et la résolution des impasses décrites plus haut et une transformation des perspectives subjectives des deux participants.  

Clientèle  
Tout psychologue intéressé par une compréhension phénoménologique des expériences humaines dans ses contextes relationnels, plus particulièrement telle qu’appliquée dans le contexte de la relation thérapeutique, pourra profiter de cette formation.

Objectifs -

3.    Acquérir un sens plus aigu d’être situé dans le champ d’influence mutuelle de la relation thérapeutique.

4.    Améliorer ses capacités de compréhension empathique de l’expérience du patient et de soi-même dans le contexte   thérapeutique.

5.    Acquérir des outils pour comprendre et travailler sur les impasses et les ruptures relationnelles en thérapie.

6.    Acquérir sa capacité à soutenir l’incertitude et la complexité dans le champ thérapeutique.

Contenu  La formation sera divisée en deux périodes de 3 heures chacune consacrées à la présentation théorique des deux prémisses fondamentales de la théorie des systèmes intersubjectifs, avec illustration par le récit d’un traitement thérapeutique au long cours. Une description phénoménologique de la sensibilité intersubjective du thérapeute découlant de ces prémisses en fera partie.

1.    Les origines, le développement et la transformation du monde subjectif personnel.

    i.    Première prémisse: au plan ontologique, la TSI (théorie des systèmes intersubjectifs) propose que l’expérience                  subjective personnelle émerge, se développe et change de façon continue à l’intérieur des contextes dynamiques             et fluides de subjectivités entremêlés.

   ii.    Une théorie psychanalytique fondée sur la phénoménologie.

   iii.   Subjectivité et intersubjectivité :

        1.    les mondes personnels d’expériences et les champs intersubjectifs vus comme se constituant mutuellement;    

        2.    le développement de la subjectivité et de la psychopathologie.

  iv.     Le champ intersubjectif de la psychothérapie et le changement. Illustration clinique

 

2.    Les attitudes envers la subjectivité personnelle : implications pour la pratique de la psychothérapie.    

     i.   Deuxième prémisse : au plan épistémologique, la TSI maintient qu’il nous est impossible de nous extraire de                  nos subjectivités, même pour un seul moment, pour observer les choses « telles qu’elles sont réellement ».

     ii.   La compréhension empathique de l’expérience du patient et le dialogue thérapeutique.

 

3.    Les implications de ces deux prémisses fondamentales et la sensibilité intersubjective du thérapeute.              Illustration clinique

 

Méthode pédagogique : La présentation théorique sera illustrée par une histoire de cas en profondeur. Les présentations seront ensuite soumises aux questions et commentaires des participants.

 

Bibliographie.

Buirski, P. et Haglund, P. (2001). Making Sense Together : The Intersubjective Approach to Psychotherapy. Northvale NJ : Jason Aronson.

Coburn, W.J. (2014). Psychoanalytic Complexity : Clinical Attitudes for Therapeutic Change. New York : Routledge.

Lecomte, C. et Richard, A. (2006). De la subjectivité à l’intersubjectivité : Pour une psychothérapie pleinement relationnelle. In : S. Ginger, E. Marc et A. Tarpinian, eds. Être psychothérapeute : Questions, pratiques, enjeux. Paris : Dunod. Chapitre 14.

Stolorow, R. D. et Atwood, G. E. (1992). Contexts of Being: The Intersubjective Fondations of Psychological Life. Hillsdale, N.J.: The Analytic Press.

 ***